• Poubelles enterrées pour tous

     Poubelles enterrées pour tousNous étions les seuls a proposer le projet d'enterrer les containers de collecte des déchets sur tout le QPV, car les poubelles aériennes (ou hors sol) actuelles posent de nombreux problèmes. Ces collecteurs aériens sentent mauvais dès qu’il fait beau et servent de garde-manger aux rats et autres nuisibles qui pullulent dans le quartier. De plus, les elsauviens se plaignent que ces installations, qui prennent énormément de place aux pieds des tours, défigurent la cité : c’est au point que les habitants n’ont plus que ces poubelles débordantes et nauséabondes comme seule image de leur quartier. Nous avons pu constater cela à maintes reprises et les locataires ne cessent de s’en plaindre depuis de nombreuses années, sans résultat, auprès de leurs bailleurs sociaux. Ces derniers d’ailleurs sont débordés par la situation sanitaire puisque les rats sont de plus en plus visibles de jour, aux abords des poubelles comme dans les bâtiments.  

     

    Les poubelles enterrées restent la solution de salubrité publique la plus efficace contre les rats et les odeurs puisqu’elle a été éprouvée un peu partout en France. Une Mission d’Information et d’Évaluation missionnée par l’Eurométropole a étudié les enjeux de lutte contre la prolifération des rats. L’une de ses conclusions est que "la collecte enterrée permet de limiter l’accès aux déchets alimentaires qui favorisent l’augmentation des colonies de rats. C’est un axe de progrès fort pour les quartiers d’habitat social ". D’autre part, enterrer les poubelles permettra de libérer visuellement de l’espace au pied des tours qui est aujourd’hui surchargé et donc de valoriser l’image et la vie du quartier.

     

    L’Elsau compte environ 1600 logements sociaux, répartis sur 4 bailleurs sociaux à ce jour : Ophéa (1100), Alsace Habitat (250), CDC Habitat (150), Habitation Moderne (100). 25 % des logements seront démolis et le reste sera réhabilité et "résidentialisé" c’est-à-dire que les espaces extérieurs seront réaménagés (plan des bailleurs sociaux ci-joint). 

     

    L’Eurométropole propose aux bailleurs une prise en charge des containers à l’installation et à l’entretien. Ophéa et CDC Habitat se sont engagés à passer à la collecte enterrée à l’Elsau au fur et à mesure des réhabilitations/résidentialisations. Habitation Moderne n’est pas concerné par le sujet pour le moment à cause des démolitions prévues par l'ANRU.

     

    Seul Alsace Habitat (soit 13 % des logements du QPV) refuse à ce jour de s’engager dans cette voie. Son directeur, M Bennacer, déclare préférer un système hors sol de local poubelle à badge et affirme "que les sites équipés de poubelles enterrées rencontrent beaucoup de dysfonctionnements " et favorisent les dépôts sauvages (extrait de la réunion concertation du 13 12 2021). Ces arguments démentent ni plus ni moins le rapport de la Mission d’Information et d’Évaluation missionnée par l’Eurométropole et l'on a du mal de comprendre comment M Bennacer peut faire d'un cas, une généralité puisque M Bennacer prend en exemple des sites existants sur Strasbourg pour critiquer les poubelles enterrées. Nous sommes allés faire un tour à Hautepierre ou à la montagne verte et les sites enterrés que nous avons vus étaient plutôt propres et bien entretenus. Il existe toujours des exemples d'installations moins réussies, quel que soit l'équipement concerné. Les bailleurs sociaux le savent : il faut toujours du personnel pour passer régulièrement ramasser les dépôts sauvages. Les autres bailleurs ayant tenté l’expérience des poubelles enterrées ont confirmé à la Ville de Strasbourg que des interventions manuelles restent bien sûr nécessaires pour récupérer les dépôts sauvages, mais dans une bien moindre mesure que pour les poubelles aériennes. La collecte des poubelles enterrées est moins couteuse et plus rapide que les autres, car un bac enterré permet de collecter en une seule fois 5 m3 de déchets (5000 litres, l’équivalent de 8 gros containers à roulettes). Les poubelles enterrées sont anti-feux. Enfin, il existe des équipements contre les stationnements sauvages qui empêcheraient les collectes. Bref c'est un modèle éprouvé particulièrement à Colmar ou à Hautepierre.

     

    Les arguments d'Alsace Habitat vont plutôt à rebours du bon sens et des études et sont tout à fait secondaires et contradictoires par rapport aux enjeux sanitaires et d’image du quartier. En effet, une part des dépôts sauvages seraient dus à des enfants qu'on envoie descendre les poubelles qu'ils déposent à côté des containers aériens parce qu'ils sont trop haut pour eux. On voit là encore tout l'intérêt des poubelles enterrées qui sont à la hauteur de tout le monde et la solution de M Bennacer n'y changera rien. Bien au contraire : il est facile d'imaginer que ces locaux poubelles à badge qu'il défend, pourraient même contribuer aux dépôts sauvages dès lors qu'on a oublié son badge en descendant ses poubelles.

     

    Enfin, ces locaux aériens à badge vont venir une fois de plus remplir l'espace au pied des immeubles, alors que les poubelles enterrées permettent de dégager au sol les abords des bâtiments,  ce qui redonnera un peu d'espace et de cachet au quartier qui en a bien besoin.

     

    Les locataires d'Alsace Habitat ont exposé tous ces arguments à M Bennacer qui les a réfutés de manière systématique, tout comme il a esquivé la pétition d'une majorité des locataires de la rue Rembrandt en faveur des poubelles enterrées (118 logements sur 212 soit 56%). En effet, ce bailleur n'est pas si "social" que cela : cette pétition liste un certain nombre de griefs à l'encontre d'Alsace Habitat et dénonce clairement l'absence de dialogue que cultive ce bailleur et même le "mépris" de sa direction pour ses locataires.

     

    En effet les locataires d’Alsace Habitat demeurant rue J.J. Wallz et rue Rembrandt, se plaignent de ces poubelles depuis des années et nous ont confirmé les dépôts sauvages se sont multipliés particulièrement depuis que M Bennacer a supprimé les conciergeries. On voit donc que des dépôts sauvages de poubelles sont la conséquence principale d'une décision passée de M Bennacer et non du type de poubelles enterrées, comme ce dernier l'a sous-entendu dans le contre-rendu de la réunion concertation du 13 12 21. 

     

    Alsace Habitat étant financé par le Département, nous avons écrit à Fleur Laronze et Damien Fremont élus au Département qui, comme la Ville de Strasbourg, soutiennent notre proposition, en leur demandant d'intervenir auprès de leurs collègues élus qui siègent au conseil d'administration d'Alsace Habitat ; ce qu'ils ont fait en octobre 2021.

     

    Seul Jean-Louis Hoerlé a répondu à Mme Laronze qu'il n'était pas d'accord (reprenant les arguments de M Bennacer). Il faut croire que les autres élus qui n’ont même pas répondu (Etienne wolf, André Erbs, Chantal Jeanpert, Pascale Pfeiffer, Nathalie Kaltenbach-Ernst, Michèle Eschlimann, Serge Oehler, Sébastien Zaegel) sont tout aussi loin des préoccupations sanitaires et quotidiennes des elsauviens puisqu'ils se retranchent derrière l'avis bien marginal de M Bennacer.

     

    M Bennacer a répondu à Mme Laronze, en lui envoyant une jolie étude de satisfaction assurant que la majorité des habitants de l’Elsau seraient satisfaits du travail de la société Elsaunet qu’il paie pour débarrasser les dépôts sauvages de poubelles hors sol. Tout d’abord, il ne répond pas aux poubelles enterrées, ni aux surcouts que son choix pour un système à badge va engendrer. De  plus, les chiffres de cette étude de satisfaction sont plus que contestables, car cette étude prend en compte les bâtiments de la rue Waltz qui ne sont pas concernés par les poubelles enterrées (seule la rue Rembrandt est concernée). Enfin, il semble que cette enquête soit beaucoup moins révélatrice que ne le dit monsieur Bennacer, car son échantillon de personnes interrogées ne doit pas être bien représentatif, puisque 56 % des habitants de la rue Rembrandt ont signé la pétition pour les poubelles enterrées et contre la gestion de M Bennacer.

     

     

    A la lecture de ces "éléments de langages", il semble que ces élus et M Bennacer n'ont pas pris la mesure du surcoût pour la collectivité et les habitants que leur décision va engendrer. Alors que prés de 1400 logements du QPV vont avoir un camion de collecte conçu uniquement pour les poubelles enterrées, les 200 logements d'Alsace Habitat, situés en plein milieu de ce tracé de collecte, vont nécessiter une tournée de collecte supplémentaire, car les camions ne sont pas les mêmes selon que les poubelles sont enterrées ou aériennes. Quand on sait ce que consomme un camion et ce que coûte une collecte de déchets, on se frotte les yeux devant la décision de ces élus du Département.

     

    On a du mal a comprendre comment des élus du Département (LR, LREM, PS) soutiennent un bailleur (pas très social) qui ne représentent que 15 % du parc locatif social sur le QPV de l’Elsau. Pourquoi ces élus du département s’opposent-ils au choix soutenu par la Ville et l'Eurométropole pour 85 % du parc social, alors même qu’il s'agit de salubrité publique. Est-ce là juste un problème de bon sens ou de partis politiques?

     

    En tout cas, si dans ces conditions, on arrive à supprimer un jour les rats de l'Elsau, ce sera à grands frais pour les locataires de ce bailleur et pour le contribuable...

     

    Poubelles enterrées pour tous

     


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